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Les aspects psychologiques spécifiques de la parentalité d'enfants né du don

admin

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Très intéressant exposé fait par le docteur Laurence François , psychiatre, lors de la seconde journée de l'infertilité, sur les aspects psychologiques spécifiques de la parentalité d'enfants né du don,
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Le docteur Laurence François, membre des "Cigognes de l'Espoir" nous a permis de reproduire ce texte et nous la remercions ici au nom de tous nos membres et sympathisants
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1  Qu’est-ce que c’est être parents ?


C’est tisser une relation sécurisante avec son enfant et lui faire une place dans sa filiation, le faire entrer dans son histoire, c’est ça être « un vrai parent ».
Pour cela le lien biologique n'est ni nécessaire, ni suffisant
Pour se rassurer, on peut avoir en tête 2 choses :
Devenir parents c’est une crise de maturation, come une crise d’adolescence, cette crise est encore plus forte chez les parents infertiles !
Cela se construit dans le temps, les enfants nous construisent et nous parentalisent aussi.


2 Comment on créée le lien ?

Il commence bien avant la conception, à travers une grossesse psychique (le fameux enfant imaginaire),
Souvent pendant la grossesse il y oubli du don,  et ça ressurgit plus tard parce que c’est un stigmate souvent visible de l’infertilité (à travers la question de la ressemblance)
A la naissance il y a une adoption mutuelle, un apprivoisement, même un enfant naturel est un petit étranger.

4 particularités influencent la construction du lien avec un enfant né du don :

Le traumatisme de l’infertilité et des traitements amène chez les parents des tas de constructions fantasmatiques qui viennent contaminer la façon de voir leur enfant. Il y a un vrai  travail préparatoire à faire avant d'accueillir à l'enfant pour évacuer cela, et ne pas relier chaque difficulté éducative à la question du don, comme on le voit souvent pour les enfants adoptés.

2ème paramètre qui peut polluer le lien c’est le sentiment de sa légitimité en tant que parent : ne pas assimiler conception artificielle et parents artificiels, faux parents.
C’est arriver à se reconnaître dans son enfant, même s’il ne nous ressemble pas physiquement. L’entourage joue son rôle maladroitement « il/elle te ressemble au même âge ».

3ème paramètre c’est le sentiment d’étrangeté, voire l’inquiétude lié à l’héritage génétique partiellement inconnu, celui de la donneuse ou du donneur (comme si l’on maitrisait ce qu’on aurait pu transmettre nous !). Attention si l’enfant est vécu comme un étranger à la maison, voire comme une menace, il finit pas se sentir étranger à lui-même.

4ème écueil c’est l’idéalisation : cet enfant qu’on a tant attendu, on ne s’autorise pas facilement à exprimer des sentiments négatifs vis à vis de lui. On a imaginé  que notre investissement serait pur, total, qu’on ne devrait pas être déçu ! Il faut renoncer à la fois avoir un enfant parfait et à être un  parent parfait. Un écueil voisin serait de le surinvestir, surprotèger, d’avoir du mal à lui mettre des limites…

3 Idées obsédantes qui doivent amener à demander de l’aide


L’idée de transgression : « On a forcé la nature en faisant appel à la technologie, on va forcément le payer, il va arriver qq chose à notre enfant, par exemple des ennuis de santé » : cette culpabilité peut être renforcée par le tabou social et/ou religieux

« J’ai peur que mon enfant ne m’aime pas, qu’il me dise tu n’es pas ma mère » : renversement de ses propres craintes de ne pas l'aimer, il faut aller fouiner dans son histoire pour y retrouver ses angoisses d'être rejeté

Les idées d’adultère « C’est comme si mon mari m’avait trompé avec la donneuse, d’ailleurs elle ou son mari pourraient vouloir reprendre l’enfant » : renversement du sentiment d’avoir volé l’enfant d’une autre, aller explorer une rivalité ou une hostilité envers sa propre mère dont on avait pas conscience et qu’on projetterait sur la donneuse

« Et si mon fils/ma fille rencontrait un partenaire qui a le même donneur ? » : se questionner l’inceste est-il génétique ou social ?

Etc.

4 Pourquoi, quand, comment le dire ?
L’infertilité peut-elle se transmettre ?


Pourquoi le dire ? = pourquoi ne pas le dire ?
« ça va le faire souffrir », non, c’est une projection des parents de leur propre souffrance sur leur enfant.
Pour lui, savoir qu’il est né d’un désir aussi intense, qu’il a fallu de grands efforts pour qu’il vienne au monde c’est très structurant. ! Et c’est ça que l’enfant va retenir et qui va construire son identité et non la manipulation de gamètes.
A l’inverse, si on ne le dit pas, l’enfant ne peut pas percevoir la vérité mais il va sentir qu’il y a un secret autour de sa conception.
S’il sent que c’est un sujet douloureux, il ne posera aucune question et il souffrira en silence.
Là peuvent s’installer la culpabilité, la honte, l’inhibition ou des difficultés d'apprentissage.

Quand ?
Pendant la grossesse, s’entrainer à raconter, mesurer l’ampleur des émotions qui émergent, chercher les mots.
A la naissance, cela aura été dit une fois et va rester dans l’inconscient comme quelque chose de su.
A l’âge où l’enfant prends conscience de la différence des sexes et demande comment on fait les bébés.

Comment ?
On peut prendre appui sur du matériel pédagogique, petits livres adaptés à l’âge, ou créer le sien. Tout en oubliant pas de dire ses émotions, en ne se cachant pas derrière les images (image : paravent psychique) et surtout de commencer par expliquer la reproduction naturelle et de mentionner l’acte sexuel !

« Vais-je transmettre mes problèmes d'infertilité à mes enfants ? »
Non, pas forcément ! Ce qui importe ce n’est pas que le mode de conception soit issu d’un rapport sexuel mais que la relation affective et sexuelle soit régulière chez les parents.
On l’a vu le risque c’est de transmettre nos trauma non dépassés  liés à l’infertilité, en tant qu’homme ou femme, notre sentiment d’impuissance ou la difficulté à investir cet enfant comme  le nôtre, à nous reconnaître en lui.


5 Et l’adolescence ?


Beaucoup de mères ont peur d’entendre « tu n'es pas ma mère » : alors se poser la question : « est-ce que je me sens moi la mère de cet enfant ? »
Le fait qu’un ado remette en question l’adulte est un bon signe, cela confirme qu’il le considère comme son parent et suffisamment solide pour être bousculé!
Le rôle des parents à l'adolescence, en dehors de donner un cadre,  c’est de les aider à transformer leurs angoisses,  à rendre pensable leurs questions existentielles, leur hostilité, etc.
C’est difficile d’accepter les remises en cause, nos enfants nous révèlent nos failles, nos manques… On pourra résister à ces attaques justement en fonction du sentiment de sécurité à se sentir de vrais parents.


6 Comment vont les enfants  issus du don ?

Globalement ils vont bien !
Les études montrent qu’ils vont bien physiquement et psychiquement, n’ont pas plus de problèmes que les autres.
Souvent les parents sont très impliqués émotionnellement, permettent des interactions de qualité, sécurisantes, voire surinvestissent ces enfants, qui ont été tant attendus et rêvés !
Les difficultés peuvent être là pour certains enfants : comment répondre au poids des attentes parentales ?  On observe parfois une avance scolaire.
Pour d’autres parents la difficulté ce sera de poser des limites et d’infliger des frustrations à leur petit.
Ce qui joue sur le bon développement, ce sont la levée ou non du secret sur les modalités de conception, et comment les parents ont surmonté ou non le traumatisme de l’infertilité et des actes médicaux pour y remédier.
Bien sûr aussi la personnalité des parents, leurs relations avec leurs propres parents, les conflits et les manques de leur propre enfance.
Ce sont souvent des enfants qui ont beaucoup d’imagination et de théories sur les origines et la fin notamment dans leurs théories sexuelles infantiles)


CONCLUSION
Il est indispensable de revisiter nos blessures liées à l’infertilité, à l’AMP pour pouvoir construire une histoire commune qui va donner du sens à la vie de l'enfant. 
Mais pour tempérer cela, comme Sylvie Desjardins je citerais Christian Bobin qui dit très justement « Les enfants poussent à travers nos erreurs »[/i]

Bonjour

Merci, merci!! :D
45 ans IOP-Ovariectomie Gche-Endometriose gr3
Zlin 1ere FIV DO 2 brybry 7/09/2015 Pds -
TEC 08/01, pds +++,
écho 17/02: tout va bien
Augustin est né le 16 septembre!!!! le bonheur!!!

louise

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ouf ! bon ça va mes questionnements sont normaux ! MERCI ;-)))))
Moi 41 ans IO,  Lui 40, OATS.2011 Grossesse spontanée fc à 6 SA ;2 fiv --.
 Eugin : 2 FIV DO et 2 TEC négatifs
Zlin Janvier 2014: Fiv DO 1 blasto pds -
Zlin Avril 2014 Fiv DD transfert 2 embryons positif.. Grossesse triplés. réduction embryonnaire.
J'attends 2 filles !!nées le 14.11.14

Ccile

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Bonjour,

Merci de nous éclairer sur l'aspect qui nous touchent tous celui de la psychologie... ce résumé nous apporte beaucoup d'éclairage sur nos questionnements.

Pour ma part je me retrouve dans plusieurs paragraphes cités et aujourd'hui que mon fils est un peu plus grand je me sens complètement incarnée dans mon rôle de mère au même titre qu'une mère qui a eu des enfants sans l'aide d'une donneuse. La PMA a été un parcours long et semé d'embûches mais aujourd'hui c'est l'aboutissement (grâce aux dons) de mon plus beau projet de vie.

Merci pour tout ce que vous faite et de l'implication que vous mettez dans cette association.

 :-* :D
Un p'tit gars né en 2013
merci Zlin
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Bonjour ,

Oui la conclusion paraît évidente, mais ô combien incontournable:
"Il est indispensable de revisiter nos blessures liées à l’infertilité, à l’AMP pour pouvoir construire une histoire commune qui va donner du sens à la vie de l'enfant.... "
 :) :)
Et de reprendre également Khalil Gibran: version musicale du poème: "Nos enfants ne sont pas vos enfants"....Car la vie ne va pas en arrière, ni ne s'attarde avec hier"....
45 ans IOP-Ovariectomie Gche-Endometriose gr3
Zlin 1ere FIV DO 2 brybry 7/09/2015 Pds -
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Augustin est né le 16 septembre!!!! le bonheur!!!

Merci beaucoup pour cet exposé. Je vis tout cela au quotidien, j en souffre, j en pleure et ce n est pas bon pour moi ni pour ma fille. Mon cas est différent de tout ce que j ai lu jusqu à présent. Nous nous sommes connus trés jeunes, à part une petite endométriose, rien de spécial, à part une insuffisance ovarienne relative à l âge (et encore, c est récent). Les médecins nous ont baladé des  années, le centre pma où j allais ne se bougeait pas,  je n ai pas pu en changer... j aurais du aller en belgique. Ne pas croire au miracle. Une copinaute disait que les médecins avaient pris sa fertilité dans un témoignage il y a plus d un an. c est ce qui m est arrivé. Voilà pourquoi j ai dû recourir au don. J ai l impression que c est aussi le cas pour anne, la fondatrice des cigognes mais je peux me tromper. Je me suis effondrée en rangeant des examens datés de plus de 20 ans, 15 et même 5 ans. J avais fait le deuil de l enfant, me disant qu il y avait l adoption, rendue impossible. Il faut savoir qu il faut un dossier en béton, aucune faille , peu d élus, c est compliqué, peu d élus. Etre maman c était vital pour moi, plus que je ne le pensais . Ma fille m a sauvé la vie, mais j ai peur pour elle, pour notre famille. Je l aime tant ma poupée.
Je n ai pas fait le deuil de mes ovocytes. Juma disait dans un post que ce n était possible, qu on pouvait passer au don si on avait été au bout de son parcours pma : ce n est pas le cas pour nous. Je rêve de rencontrer le professeur frydman ou le. Professeur olivennes pour tenter de comprendre : qu' en pensez vous? Même si je sais déjà que le psychisme a beaucoup joué. Des personnes en couple en même temps que nous sont grands parents, leurs enfants ont 20-25 ans, ça aurait pu être notre cas. Je vois une psychologue mais je continue de souffrir et j ai peur pour ma puce. Que faire? Le docteur laurence francois ne consulte qu à paris je suppose? Il faut que je vois les bonnes personnes pour que cesse mes cauchemars. Merci de m avoir lu. La suite ci dessous.
« Modifié: 19 janvier 2016 à 23:55:12 par gribouille »

Suite de mon message précédent :

Je ne me sens pas non plus légitime dans mon rôle de maman, je me sens même plutôt usurpatrice. Sentiment renforcé par ce que j ai entendu ou lu. Le jeu des ressemblances a commencé dès que ma fille est sortie de mon ventre par les soignants, horrible ! Puis j ai lu un récit sur le don qui m a déstabilisée : la personne disait  que les receveurs n étaientpas les vrais parents, juste des parents d intention, les beaux parents, que l enfant devait aussi porter le nom des donneurs, avoir une part de leur héritage et connaitre tout de ses origines, du patrimoine génétique, que des tests adn devraient être fait â la maternité. Ca a renforcé mon mal être et ça m a achevée
A la maternité, j ai dit que parmi les personnalités il y avait beaucoup de quadras qui n avaient pas eu de probléme, voici la réponse "le pére, le mari n est pas le géniteur" sur un ton de reproche, sous entendant le don artisanal ou médical.
Les gens qui nous connaissent depuis longtemps n arrêtent pas de nous dévisager. Je n en peux plus. Toute aide est la bienvenue, vous pouvez m adresser un mp.
Je n ai pas envie non plus que notre fille connaisse la vérité : elle doit déjà subir l âge de ses parents, je ne veux pas non plus qu elle soit stigmatisée, jugée, raillée, salie par ses copains de classe et ses professeurs : les enfants parlent et les gens sont méchants. Certaines ont fait ce choix également? Je suis paniquée aussi à l idée qu elle fasse un rejet lorsqu elle sera en âge de comprendre :  je pourrais en mourir de chagrin.  Si elle avait eu un jumeau ou jumelle avec la même histoire à partager, ca aurait été plus simple pour elle, moins lourd à porter.
C est moralement que ma fille me ressemble : je lui ai transmis mon hyper sensibilité, mes émotions, ma colére (ses pleurs et ses cris sont remplis de colére), angoisses, peurr,tfrustrations, tout ce qu il ne fallait pas 3 mois et demi que ça dure, je ne profite pas d elle comme je le devrais. Le temps passe, aprés. il sera trop tard. Elle est adorable, son sourire est craquant, je l aime tant, je veux qu elle soit heureuse. enfin, pensez vous sans cesse à la conception de votre/vos enfant(s)? Merci pour vos réponses.
« Modifié: 21 janvier 2016 à 12:04:48 par gribouille »

asg

Je n’ai jamais posté sur ce site pourtant je vous suis toutes depuis des mois. J’ai 42 ans et des jumeaux, un garçon, une fille, arrivés il y a un an bientôt grâce à un DO à Zlin.  Je sors de mon silence car Gribouille, ton message m’effraie autant qu’il me bouleverse.

Oui quand on est mère par FIV Do, on se questionne. Chez nous, mon fils ressemble à son père, ma fille ne ressemble à personne. Cette étrangeté en elle, cette « autre »,  m’a un petit peu gêné pendant quelques mois. Et puis ? j’oublie tout simplement. Je mange mes enfants de baisers, on rit, on joue et on touche l’essentiel : ces deux petits enfants adorables n’existent que parce que je les ai voulus ardemment.

Ta fille t’a sauvé la vie. N’oublie pas que elle, elle te doit la vie. C’est toi qui l’a portée pendant 9 mois, nourrie, bercée de tes pas. C’est toi l’a mise au monde. Sans toi, elle n’existerait tout simplement pas.

Alors comme toutes les mères du monde, la question de la légitimité ne se pose même pas. Les ressemblances, c’est autre chose. Oui ta fille ne te ressemble pas. Forcement. Mais tu le dis toi même : à ton contact, tous les jours, elle prend de toi, elle se tatoue de toi. Elle aura ta démarche, elle aura ton sourire, une même façon de plisser le nez ou les yeux, des intonations de voix. C’est comme ca.

Et d’ici la, tu as une mission : lui donner le meilleur.  L’essentiel pour toi était d’être mère ? Tu es devenue mère.  C’est merveilleux et ca peut te procurer un bien être total si tu changes un tout petit ton regard sur la situation. La catastrophe eut été que tu n’aies pas d’enfant. Tu as une fille. Quel pied !

Les regards inquisiteurs que tu lis dans les yeux de ton entourage sont liés à ton malaise à toi. C’est tout. Tout le monde sait que tu es pleinement la mère de cette petite fille. Personne n’en doute. Personne. A part toi. Alors rassure toi très vite et profite de ta petite fille qui va bientôt te faire ce que la mienne fait le soir quand je rentre : elle s’élance vers moi à 4 pattes en émettant un son de joie qui ressemble à un grand « maman ! »

Renaissance

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  • Renaissance- bb 3 est né en 2015 !!! Du bonheur
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Bonjour Gribouille,

En te lisant, ça m'a fait pensé à l'état d'angoisse dans lequel j'étais tout au long de ma grossesse... Terrible... Je n'en ai pas profité tellement je me posais des questions. Et j'avais le sentiment que j'étais un peu la seule car il n'y avait presque pas de témoignages sur ce sujet précisément comme si personne n'osait s'interroger sur ces questions "génétiques".
Et puis, j'ai des enfants issus de mes de mes gènes et j'avais très très peur de faire la différence. Un long chemin était nécessaire grâce à la psy qui m'a suivie à l'hôpital.
Puis j'ai eu mon bébé et là j'ai compris à travers son regard qui m'a imprégné que j'étais sa maman.
Une internaute avait dit ici sur ce forum une phrase qui a pris tout son sens :
C'est l'enfant qui fait de toi sa mère
Quelle vérité...

Et à présent, je suis complètement folle dingue d'amour pour elle. On est même très ou trop fusionnelles. J'ai l'impression de devoir me faire pardonner d'elle d'avoir douté, je m'en veux tellement et je me trouve même nulle d'avoir pu tant m'angoisser.

J'ai alors fait des recherches grâce à Toolaba un autre membre des cigognes, sur l'épigénétique et je te propose de parcourir ce post que j'ai créé avec mes propres recherches, je pense que ça ne pourra que te rassurer. (Voir à la fin)
Je te déconseille par contre, assez fortement de cacher son histoire à ta fille. Appelle des personnes de l'association des enfants nés du don et tu verras que la grande majorité vit très bien son histoire à partir du moment où ils ont grandi avec.
Ton entourage te pèse sans doute car tu es très mal en ce moment et que ça joue sur leur regard. Moi j'ai réussi à surmonter cela et du coup Lorsque l'on a appris à notre famille l'histoire du don, ça s'est bien passé et on en parle plus. Mais c'est vrai que franchir le pas n'était pas simple et c'est mon mari qui a dit les choses. on en parle plus, la paranthèse est fermée et c'est dit. J'en ai parlé  à mon bébé et elle grandira sans secret. Il n'y a rien de plus destructeur qu'un secret de famille.
« Modifié: 23 janvier 2016 à 07:37:16 par Renaissance »
Nous 40 ans - 3 enfants
FIVDO mars : 2 bryB-0 congelés. Pds+ 51, 57, 72, 120 FC
FIVDO 08/09 : 2 bry A + 2 congelés AB.
BHCG 17/09=427-22/09=1607-24/09=3141
En attente pds samedi 8 decembre ? A j10?Comblée❤

Renaissance

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Voici mon post, j'espère qu'il pourra t'aider...
Je suis là si tu as besoin de réconfort, j'ai moi même vécu ces angoisses et j'aimerai t'aider à surmonter tout ça pour que tu ailles mieux  :)
Bisous

http://www.lescigognesdelespoir.com/index.php?topic=3543.msg16573#msg16573
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Bonsoir gribouille,
Je voulais te dire que je partage les mêmes sentiments que toi. Je me retrouve dans tes propos. J'ai eu des jumeaux le 15 octobre 2015 grâce à Zlin par FIV DO. Et en plus je les ai faits seule. Je suis célibataire et quadra bien sonnée. Ca fait beaucoup de tares ! Je me sens également usurpatrice. Je n'arrive pas à me débarrasser du sentiment d'échec de maternité. Je croyais que ma grossesse arrangerait les choses, mais même enceinte, j'avais presque honte de l'être à cause de mon âge (45 pendant la grossesse et 46 maintenant), parce que ce n'était pas grâce à mes ovocytes et parce que j'étais célibataire ! J'adore mes petits gars mais je ne peux m'empêcher en voyant leurs petites bouilles de me demander à qui ils ressemblent, le donneur ou la donneuse. Et j'ai réellement peur du rejet quand ils comprendront. Je les ai attendus pendant si longtemps. Ce serait terrible qu'ils ne m'acceptent pas comme leur mère...Comme toi, je trouve qu'on ne parle pas de tous ces sentiments. Ca paraît tabou. Tout le monde a l'air de vivre ça facilement et pourtant c'est loin d'être facile.
Et en ce moment, ils font des colères terribles et je me pose beaucoup de questions en me demandant si je suis responsable d'une façon ou d'une autre...
Bref, bon courage à toi, je te comprends.
Je pense qu'on a du chemin à faire pour intégrer vraiment notre vie de mère avec des enfants nés du don...

Ma chère Gribouille,

Leur dire toute la vérité sur leur propre histoire reste le plus constructif...Ma position sera de dire à mon enfant que je l'ai "adopté" à un stade très précoce de sa vie, quand il n'était qu'une graine pour le sentir grandir en moi comme n'importe quelle autre maman, et le mettre au monde.
Car mon souhait était de prendre mon rôle de maman au plus tôt de sa vie, pour mieux s'apprivoiser. Il sera et restera l'enfant de ma chair, qu'il me ressemble ou non.
Une chose de sûre : au cours de l'éducation, nous les "tatouons" (comme l'a dit une autre personne) de nos mimiques, ils s'imprègnent de nous.
Leurs cris est une demande à être rassurés, et il faut prendre le temps de leur parler :très difficile quand il y en a 2 et que l'on est submergée par leurs besoins matériels, mais je vous assure que nos paroles sont très rassurantes pour eux....Il faut les apaiser, et ne pas laisser place à la culpabilité, car nous avons été aidées par d'autres  (les donneurs) qui ont compris notre détresse et notre légitimité à vouloir être maman... Ni usurpation car les donneurs le font de leur plein gré, ni emprunt: cet enfant est bien le nôtre pour la vie...
Et puis même les enfants issus naturellement de leurs parents se posent ces questions, et ont le doute de leur filiation avec leurs propres parents: c'était mon cas de 6 à 10 ans, je  pensais vraiment que je n'étais pas la fille de mes parents.... :P

Je voulais également dire que leur naissance est le moment de faire le deuil de notre infertilité....cela passe par ce sentiment de culpabilité, qu'il faut vite mettre au placard, car c'est ainsi quand nos ovaires ne veulent pas, ou cela aurait été sans enfant de toute façon...
Merci la science!! ;)
« Modifié: 25 janvier 2016 à 12:59:41 par wikywiky »
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Augustin est né le 16 septembre!!!! le bonheur!!!

Bonjour à toutes,

Comme asg plus haut, je vous suis de loin, depuis plusieurs mois. Je suis actuellement enceinte de 8 mois après une FIV double don à Sanus (stérilité excrétoire pour mon époux, insuffisance ovarienne précoce pour moi, nous faisons résolument la paire :-) )
Je me suis inscrite car vos messages, Gribouille et belleauboisdormant, m'émeuvent, me touchent, et à la fois, je pense que vous êtes loin d'être les seules à ressentir ce que vous exprimez ici sur ce forum :  merci de l'exprimer aussi authentiquement.

Je suis plus que d'accord avec Renaissance : ne surtout pas cacher à un enfant qu'il est génétiquement issu d'un don. Les secrets au sein d'une famille sont en effet hautement destructeurs, même (et peut-être surtout) ceux qu'on pense avoir le mieux caché sous les meubles... Serge Tisseron en parle très bien.
Ne pas attendre pour le lui dire, non plus. Plus tard un enfant l'apprend, plus mal il le prendra, la seule chose qu'il verra sera la trahison/cachotterie de ses parents, le manque de confiance en lui et en eux-mêmes. S'il l'apprend tardivement, sera brisé ce qu'il pensait être le socle solide de sa vie de famille.
Ne pas lui dire du tout, c'est risquer de faire peser sur lui un poids qu'il sentira au travers de vous (votre langage corporel, vos non-dits, les mots évités, les regards en biais, gênés...) mais ne sera pas capable d'identifier, engendrant de la souffrance, et un éloignement.


Si nos enfants sont ou seront génétiquement issu d'un don ou deux, il sont/seront, plus encore, et avant tout, issus de votre désir à tous et à toutes d'être parent et de fonder une famille.
La génétique n'a jamais fait le parent, et à mon sens, notre désir de fonder une famille, d'accueillir, chérir, éduquer, aimer un ou plusieurs enfants nous rend d'emblée légitimes dans notre rôle de parent, au delà de toute considération génétique et ressemblance physique de base.

Devenir parent de façon "naturelle" c'est déjà faire un deuil, celui de la vie d'avant, sans la responsabilité d'un petit être, le deuil d'une indépendance presque totale, d'une forme d'insouciance, d'un corps qui n'a pas connu de grossesse, d'une position dans la famille (on passe de "fille de"/"fils de" à "mère de"/"père de", ce qui peut occasionner quelques tourments chez certain(e)s), etc, et c'est aussi se confronter à la peur de ne pas être à la hauteur.
Et pour nous, les DO et DD, on y rajoute un 2nd deuil : celui de notre patrimoine génétique, comme une sorte de cassure dans l'idée que l'on se faisait de notre suite sur terre, d'une sorte de "force" que l'on n'aurait pas, comme un défaut en nous, qui nous rendrait inférieur, contrairement à ceux qui peuvent procréer naturellement, et ça n'est pas rien, de franchir ce cap. C'est beaucoup d'énergie, de le franchir.
Si certain(e)s le franchissent sans encombres, il ne faut à mon sens pas culpabiliser si on fait partie de celles et ceux qui ont du mal.

Perso je garde en tête ce que m'a dit mon active et joyeuse cousine avant ma grossesse, dont la fille est aussi issue d'un DO : "à la fin de ma grossesse j'ai eu l'impression de devenir folle, c'était très violent tout ce qui me traversait", plein de sentiments remontaient à la surface, de son rapport à sa propre mère, à son enfance, son passé, de sa place en temps que femme, fille, maman à venir... ça l'a bousculée plus que de raison.

Et en plus de ce qu'entraîne une grossesse au niveau émotionnel, il faut d'autant plus se (et nous) lâcher la bride à nous les DO et DD qui avons eu à subir plusieurs années de traitements hormonaux à des doses de cheval, traitements qui impactent grandement l'humeur et le bien-être intérieur, le corps et l'image que nous en avons, notre sexualité parfois, en plus des déséquilibres induits par la tristesse et la culpabilité d'être infertiles et d'avoir connu un ou plusieurs échecs.

Il faut aussi ne pas écouter (même si c'est dur, je ne le sais que trop) les réflexions et opinions  désagréables, voire carrément odieuses, de certains membres de la famille ou de l'entourage (un coucou à mon beau-frère dont la capacité d'empathie est en dessous de zéro  ;) )

Chère Gribouille, j'espère que tu trouveras en toi et autour de toi les appuis pour dépasser ton sentiment d'illégitimité, avoir une meilleure opinion de toi-même, et la force de ne pas te soucier de ce que les gens pourraient éventuellement dire.
La force aussi de changer de psy si celui que tu consultes ne te fait pas rapidement avancer, si tu sens que tu stagnes, changes-en urgemment.
Tu peux aussi te tourner vers l'haptonomie, je n'ai pas testé mais je n'arrête pas de lire et d'entendre que c'est formidable, tant pour les parents que pour les enfants (l'haptonomie se pratique tout au long de la vie, pas qu'en cours de grossesse)
Et, si je peux me permettre, sois également très vigilante quant aux émotions et opinions que tu prêtes aux autres (entourage, voisins, etc) : lorsqu'on est en état de fragilité comme tu sembles l'être, on est plus à même de projeter la piètre opinion que l'on a de nous-même à l'extérieur.

Ne te juge pas aussi durement... qu'est-ce qui mérite que tu te juges aussi durement ? Ton infertilité, quelle qu'en soit l'origine, tu n'en es pas responsable.
Qu'il y ait une raison psychique à l'infertilité, la tienne, celle de chacune ou chacun sur ce forum, pour certains cas, c'est possible, et à la fois nombre de cas d'infertilité n'ont rien à voir avec le psychisme.
Mais, participation du psychisme ou pas, en aucun cas cela rend quelqu'un responsable de son infertilité !
Essaie de trouver un psy - si le tien n'est pas suffisamment compétent ou ne te convient pas - qui t'amène à avoir (ou ravoir) un regard bienveillant sur toi-même, qui t'amène à lâcher l'idée que tu dois sans cesse payer ton infertilité, payer ton incapacité à être devenue mère plus jeune et sans recours à la science, payer  au travers de ta relation à ta fille, au travers de ta relation aux autres et du regard sur toi que tu leur prêtes, un psy qui t'amène à entendre que tout ça, ça n'est pas ta faute.

Quelqu'un qui t'aide à accepter ta vie telle qu'elle est, à y voir ce qu'elle recèle de bon et de beau, afin d'en tirer le meilleur jour après jour, et pas vivre dans le regret de ce qui ne sera jamais ni un futur effrayant et plein de drames potentiels.

Ne passe pas chaque jour sur un échafaud.

Ce que tu dis sur les pleurs de ta fille m'a profondément touché : ce que tu analyses comme étant de la colère, n'est peut-être qu'un appel de sa part : un bébé a besoin de peau, de bras qui le serrent, d'yeux, un bébé cherche avant tout le contact.
Je ne pense sincèrement pas que ta fille soit en colère (contre ? toi ? ton passé à toi ? sa présence sur terre ?), je pense qu'elle t'appelle pour avoir un câlin, du soin, des bisous, la chaleur de ta peau, la chaleur de tes lèvres sur son front, du lait, des petits massages de pieds, un sourire, tes yeux dans les siens, une stimulation visuelle et sensorielle... Peut-être aussi qu'elle veut tes mots : que tu lui dises que oui, tu es triste, mais que non, ça n'est pas sa faute. Un bébé se nourrit aussi de mots, même s'il ne les comprend pas, il en comprends l'énergie qui s'en dégage et comprend qu'on établit un contact avec lui, contact dont il a un besoin absolument vital.
Ne te focalise pas non plus pour le moment sur ce que tu pourrais transmettre de négatif à ton enfant, car un bébé ne prend pas que le négatif, mais prend aussi le positif qu'on lui transmet, et il en trouve toujours, parce qu'il y en a toujours, même si sa maman a du mal à le percevoir en elle sur le moment ...
Bref, tente très fort de ne pas dramatiser ta relation à ta fille, ni décider de son ressenti en fonction du tien.
Je sais que c'est difficile quand on est fragilisée.

En matière de regard bienveillant à réussir à avoir sur soi-même, je parle en connaissance de cause : je reviens de très, très loin !
J'ai eu une grossesse que je peux qualifier de pas facile, physiquement, sans entrer dans les détails, et surtout, énormément d'anxiété, que notre bébé meure en moi, que je ne sois pas assez "bonne" pour qu'un être humain veuille bien se développer en moi.
Parfois, quand il ne bouge pas, je l'appelle, doucement, d'une caresse vers le nombril, alors il finit par tapoter de son côté, et je suis rassurée...  je sais très bien d'où vient cette crainte qu'il meure en moi, autrement dit, qu'il m'abandonne avant même que je n'ai pu lui parler et capter son regard. Ca peut paraître stupide à certaines personnes, ou irrationnel, c'est simplement lié à mon histoire personnelle.

Et d'autres jours, ou à d'autres moments dans la même journée, je me sens en pleine confiance : ce petit garçon aura peut-être la même façon de froncer son nez que son père, ou bien la même façon que sa mère de s'enflammer sur des sujets qui lui tiennent à coeur, tout un tas de mystères qu'on a terriblement hâte de découvrir, et quand il ne bouge pas, je me dis qu'il dort et le laisse dormir.
Ce sentiment de paix est savoureux (et ça me change des tumultes !)
 
Il est notre fils.

J'ai commencé à lui faire un bouquin : des dessins sommaires - je ne suis pas une super dessinatrice - et un texte expliquant avec des mots simples comment il a été conçu, et à quel point on l'a désiré, à quel point son histoire est merveilleuse, presque rocambolesque, que je compte lui lire dès sa naissance.

C'est un très long post ....  !

J'aimerais tellement vous apporter un peu de réassurance à toutes les deux dont les messages m'ont remuée, moi qui en ai trouvé sur ma route, et sais où en trouver si jamais j'ai besoin après la naissance, j'espère en tout cas que je n'ai pas été trop maladroite dans mes mots, et si jamais, je m'en excuse.

Vous devez avoir reçu beaucoup de soutien probablement sur ce forum, mais si vous avez besoin, n'hésitez pas à me contacter, je vous répondrai.


Bon, je quitte mon ordi, rester assise provoque des contractions...

Bien à vous,

Pomme








Les 2 font la paire : IO précoce + stérilité excrétoire
FIV DD Sanus juin 2015 : super équipe
Un petit garçon sur la route
Accouchement prévu le 8 mars 2016 à Saint Cloud, 92
Merci <3 <3

Merci Pomme pour ton long message très bien écrit, très réconfortant et très touchant qui me met les larmes aux yeux.
Profite bien de ta grossesse en attendant de rencontrer ton petit bout. :-)

Avec plaisir belleauboisdormant, tu parlais de tabou : plus de tabou   :)  ;)
Belles journées à toi et tes chéris **
Les 2 font la paire : IO précoce + stérilité excrétoire
FIV DD Sanus juin 2015 : super équipe
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